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Les agios bancaires : définition, minimum forfaitaire et possibilités de négociation

Quand on parle d’agios, on fait référence aux frais prélevés par la banque lorsque ton compte bancaire passe dans le rouge (découvert ou dépassement de découvert autorisé). Ça peut paraître anodin, mais ça peut vite chiffrer si on n’y fait pas attention. Voyons ensemble ce que sont exactement les agios, comment ils sont calculés et s’il est possible de les négocier avec ta banque.


C’est quoi, les agios ?

Les agios englobent tous les frais et intérêts que la banque te prélève quand ton compte est débiteur, c’est-à-dire qu’il affiche un solde négatif. Il existe deux grandes catégories :

  1. Les intérêts débiteurs : Ils sont appliqués quand tu utilises ton découvert autorisé.
  2. Les commissions d’intervention : Elles sont facturées quand ta banque doit examiner des paiements alors que ton solde est insuffisant (par exemple, un chèque ou un prélèvement).

En clair, si ta banque t’accorde un découvert autorisé de 200 € et que tu vas jusqu’à -150 €, elle te facturera des intérêts débiteurs sur ce montant (au taux convenu dans ton contrat). Si tu dépasses le plafond autorisé ou que la banque doit “forcer” des paiements, tu auras en plus des commissions d’intervention.


Comment se calculent les agios ?

Le calcul des agios dépend de plusieurs critères :

  • Le taux débiteur (ou taux nominal) appliqué par la banque.
  • La durée du découvert : plus tu restes en négatif longtemps, plus ça te coûte.
  • Le montant du découvert : plus tu creuses, plus tu paies.

Exemple : si tu es à -100 € pendant 10 jours et que ton taux débiteur est de 15 % annuel, alors tes agios pour cette période se calculent ainsi : Intérêts= −100 × 15% × (10 / 365)

Auquel peuvent s’ajouter des commissions si tu dépasses le découvert autorisé.


Le minimum forfaitaire par banque

La plupart des banques appliquent un minimum forfaitaire d’agios, c’est-à-dire un montant plancher en dessous duquel tu ne peux pas descendre même si ton découvert est faible ou de courte durée. Ce forfait varie selon les établissements. Voici un tableau indicatif (les montants peuvent évoluer, donc vérifie auprès de ta banque) :

BanqueMinimum forfaitaire d’agiosTaux débiteur approximatif
BNP ParibasEnviron 3 € à 5 € par trimestreEnviron 14 % à 16 %
Société GénéraleEnviron 2 € à 4 € par trimestreEnviron 14 % à 17 %
Crédit AgricoleVariable selon les caisses régionalesEnviron 12 % à 15 %
LCLEnviron 3 € par trimestreEnviron 16 %
Banque PostaleEnviron 2 € à 4 € par trimestreEnviron 14 % à 16 %

Important : Le taux débiteur peut être fixe ou variable selon les banques et les offres. Il est toujours précisé dans la convention de compte ou dans le guide tarifaire.


Peut-on négocier ses agios ?

1. Discuter avec son conseiller

Ça peut paraître surprenant, mais il est possible d’obtenir un geste commercial de la part de la banque, surtout si le découvert est exceptionnel ou si tu es un client fidèle. Dans ce cas :

  • Explique la raison du découvert (imprévu, chèque encaissé en retard, etc.).
  • Montre ta bonne foi : si ton compte n’est pas souvent dans le rouge, ta banque peut faire un effort.

2. Faire jouer la concurrence

Si tu remarques que ta banque te prélève beaucoup plus que la concurrence, tu peux :

  • Comparer les offres et tarifs des banques en ligne (souvent moins coûteuses en frais).
  • Demander un alignement ou une réduction de taux à ta banque actuelle.

3. Optimiser ta gestion

Moins on passe dans le rouge, moins on a d’agios à payer. Tu peux :

  • Revoir le montant de ton découvert autorisé : parfois, le dépasser coûte plus cher que d’avoir un plafond un peu plus élevé (négocie ce plafond avec ton conseiller).
  • Automatiser tes virements (salaire, épargne, etc.) pour équilibrer tes comptes à temps.

Quelques conseils pour limiter les agios

  1. Anticiper tes flux financiers : Note les dates de prélèvements (loyer, crédits, factures) et assure-toi d’avoir un solde suffisant à ces moments-là.
  2. Mettre en place des alertes SMS ou mail : Beaucoup de banques proposent un service d’alerte quand tu approches de zéro.
  3. Discuter de ton découvert autorisé : Un découvert adapté à tes revenus permet de ne pas dépasser la limite trop rapidement.
  4. Faire un virement rapide depuis ton épargne (si possible) quand tu sens que tu vas passer dans le négatif.
  5. Se renseigner sur les packages : Certaines offres bancaires incluent des taux préférentiels sur les découvertes ou des réductions de commissions d’intervention.

En résumé, les agios sont une réalité pour toute personne qui passe dans le rouge. Heureusement, tu peux agir sur plusieurs leviers : comprendre les tarifs de ta banque (et son minimum forfaitaire), négocier un geste commercial si c’est occasionnel, ou encore ajuster ton découvert autorisé pour éviter au maximum les mauvaises surprises. Garde bien tes yeux sur ton compte pour limiter les coûts !

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