Le PEA (Plan d’Épargne en Actions) est une enveloppe fiscale qui permet d’investir en Bourse sur des actions européennes, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux si tu respectes certaines conditions de détention. C’est un support assez populaire pour se constituer un portefeuille d’actions à long terme, grâce notamment à une fiscalité intéressante après cinq ans.
Qu’est-ce qu’un PEA ?
Le Plan d’Épargne en Actions est un compte associé à un compte-espèces qui sert à régler tes transactions et encaisser tes dividendes. Il est plafonné à 150 000 € pour un PEA classique (ou “PEA bancaire”). Il existe aussi le PEA-PME, destiné aux petites et moyennes entreprises, avec un plafond distinct de 225 000 €. Les deux sont indépendants, ce qui signifie qu’on peut cumuler un PEA classique et un PEA-PME.
La particularité du PEA est qu’il est réservé aux actions d’entreprises dont le siège social est en Europe (plus précisément dans l’Espace économique européen). Cela inclut les entreprises françaises, allemandes, italiennes, mais exclut les actions de sociétés américaines ou asiatiques, par exemple. Certains ETF (fonds indiciels) éligibles peuvent cependant couvrir différentes zones du globe, tant qu’ils respectent les critères imposés.
Comment ouvrir un PEA ?
Le PEA peut être souscrit auprès d’une banque traditionnelle, d’une banque en ligne ou d’un courtier spécialisé. L’ouverture implique de fournir quelques justificatifs (pièce d’identité, justificatif de domicile, RIB). Après validation, tu déposes des fonds sur le compte-espèces rattaché, ce qui te permet d’acheter des titres éligibles.
L’accès peut se faire en agence ou 100 % en ligne, selon le prestataire. Les banques en ligne et les courtiers offrent souvent des frais plus compétitifs que les établissements traditionnels. Chaque prestataire a sa propre grille tarifaire, notamment concernant les frais de courtage (coût d’un ordre de bourse), les frais de gestion et d’éventuels droits de garde.
Instruments éligibles et avantages
Le PEA accepte majoritairement les actions et certains ETF éligibles, dès lors que ces produits sont constitués à au moins 75 % d’actions d’entreprises situées dans l’Espace économique européen. Les obligations ou les produits dérivés (options, turbos…) ne sont pas admis, hormis certaines exceptions via des fonds spécifiques.
Un des grands atouts du PEA se trouve dans son avantage fiscal. Après cinq ans de détention, les gains (dividendes et plus-values) ne sont plus soumis à l’impôt sur le revenu, seuls les prélèvements sociaux à 17,2 % sont dus en cas de retrait. Avant cinq ans, toute sortie (même partielle) entraîne la clôture du plan, sauf exceptions (licenciement, invalidité, retraite anticipée…).
Fiscalité du PEA
Le tableau ci-dessous résume la fiscalité qui s’applique selon la durée de détention :
| Durée de détention | Situation en cas de retrait |
|---|---|
| Moins de 5 ans | Clôture du PEA, gains soumis à l’impôt (Flat Tax à 30 % ou barème progressif) + prélèvements sociaux (17,2 %). Quelques motifs particuliers (invalidité, chômage…) permettent de ne pas fermer le PEA. |
| Entre 5 et 8 ans | Pas d’impôt sur les gains, mais paiement des prélèvements sociaux (17,2 %). Le PEA reste ouvert si tu retires une partie des sommes, ce qui n’était pas possible auparavant (règle assouplie). |
| Plus de 8 ans | Pas d’impôt sur les gains, paiement des prélèvements sociaux (17,2 %). Possibilité de sortir en capital ou en rente viagère partiellement exonérée. |
Le principal avantage se concentre donc sur l’exonération d’impôt après 5 ans, ce qui favorise l’investissement à long terme.
PEA vs CTO : principales différences
Le tableau comparatif suivant met en avant les caractéristiques majeures du PEA par rapport au Compte-Titres Ordinaire (CTO) :
| Critères | PEA | CTO |
|---|---|---|
| Plafond des versements | 150 000 € (hors capitalisation des gains), 225 000 € pour le PEA-PME | Aucun plafond |
| Univers d’investissement | Actions européennes et ETF éligibles | Toutes les actions (Europe, US, Asie, etc.), obligations, produits dérivés, etc. |
| Fiscalité sur les gains | Exonération IR après 5 ans, prélèvements sociaux de 17,2 % | Flat Tax (30 %) par défaut ou barème progressif dès le premier euro de gain |
| Durée de détention | Bloqué 5 ans pour profiter de l’avantage fiscal, sinon clôture anticipée | Retraits libres à tout moment |
| Flexibilité | Plutôt restreint aux valeurs européennes | Beaucoup plus flexible en termes de produits accessibles |
Un investisseur souhaitant diversifier mondialement ses investissements, y compris sur des actions US, préférera un CTO. Celui qui veut profiter d’une fiscalité très avantageuse sur le moyen-long terme s’orientera naturellement vers un PEA.
Exemples de brokers et banques pour ouvrir un PEA
Le tableau suivant donne un aperçu de quelques acteurs présents sur le marché français, avec leurs avantages spécifiques :
| Établissement | Frais de courtage indicatifs | Spécificités |
|---|---|---|
| Boursorama Banque | 1,99 € par ordre (formule Découverte) | Banque en ligne, interface accessible, promotions régulières |
| Fortuneo | 0 € pour certains ordres sous condition | Service client reconnu, gamme d’outils boursiers, offre spéciale jeune |
| Bourse Direct | À partir de 0,99 € par ordre | Positionné sur le low-cost, plateforme de trading complète |
| Binck (Saxo Bank) | De 2,50 € à 5 € selon la formule | Plateforme reconnue pour les investisseurs actifs, vaste choix de produits et de marchés |
| Hello bank! | 2,90 € minimum par ordre | Banque en ligne filiale de BNP Paribas, gamme complète de services bancaires et boursiers |
Les tarifs peuvent évoluer, il est donc recommandé de vérifier la grille de chaque établissement avant de souscrire. Certains courtiers appliquent aussi des frais d’inactivité ou des droits de garde, tandis que d’autres les ont supprimés.
Le PEA s’adresse donc particulièrement à ceux qui souhaitent investir dans des entreprises européennes et qui sont prêts à patienter au moins cinq ans pour bénéficier d’une exonération d’impôt sur les gains. C’est un outil intéressant pour se constituer un portefeuille d’actions avec une fiscalité réduite à long terme, d’autant plus si l’on combine avec un PEA-PME pour soutenir les petites capitalisations. Les banques en ligne et les courtiers boursiers proposent tous des formules plus ou moins compétitives, et il convient de comparer attentivement les frais pour optimiser son rendement final.